La première Malterie de Bretagne entrera en activité avant l'été à Scaër (Finistère). Ce projet réunit quatorze brasseurs bretons.

Depuis de nombreuses années, les principaux brasseurs bretons, Coreff, Lancelot et la Brasserie de Bretagne en tête cherchent à créer leur propre malterie sur le territoire. Le maltage, une étape cruciale dans la fabrication de la bière qui consiste à chauffer de l'orge germé pour le transformer en malt, n'était pas, pour l'instant, réalisé en Bretagne. Ce sera chose faite avant l'été à Scaër (Finistère), commune qui a l'avantage d'être à équidistance des trois principaux brasseurs bretons.

La Malterie de Bretagne, une société coopérative d'intérêt collectif créée en février 2018, commencera à transformer l'orge bio en malt pour les brasseurs bretons.

Agriculture bretonne

« C'est un projet d'économie circulaire qui réunit des agriculteurs en orge bio et des brasseurs issus de l'association De la Terre à la bière », indique Jean-Noël Attard, président de la SCIC et gérant d'Énergie du Finistère. Quatorze brasseurs ont d'ores et déjà adhéré au projet. « Ce sera une petite malterie d'orge bio issu exclusivement de l'agriculture bretonne pour répondre aux besoins des brasseurs bretons », précise-t-il.

Le projet sera développé en deux temps. « Avant l'été, nous allons débuter une micromalterie pour valider le process. Dans un deuxième temps, nous allons construire un bâtiment sur le site d'Énergie du Finistère à Scaër, qui fournira la chaleur pour le process de maltage. Nous commencerons à produire dès 2019. » À horizon 2020, la malterie devrait fonctionner avec cinq salariés.

« Nous sommes dans une démarche de circuits courts, explique Jean-Noël Attard. Il faut travailler avec les producteurs locaux et proposer des prix équitables aux agriculteurs. Nous sommes dans une démarche de filière avec des agriculteurs (bio) en amont et des brasseurs qui ne les considèrent pas simplement comme des fournisseurs de matière première. »

Alan Stivell, légendaire musicien breton de 74 ans, a sorti son 25e album fin octobre, intitulé Human-Kelt, sur lequel on retrouve nombre de ses chansons revisitées avec des invités prestigieux. De passage au village départ de la Route du Rhum, il nous en a dit davantage sur ce nouvel opus, ses motivations et ces choix.

Francis Cabrel, Fatoumata Diawara, Carlos Núñez, Murray Head, les Frères Morvan, Yann Tiersen, Dan Ar Braz, etc. Les invités de prestiges sont nombreux sur ce nouvel album d’Alan Stivell aux influences multiples. À 74 ans, le chanteur breton, de passage au village de la Route du Rhum, a voulu encore et toujours innover.

Votre nouvel album Human-Kelt, est une alternance entre anciens morceaux et nouveaux morceaux.

J’avais envie de faire un état des lieux de mes plus de 50 ans de carrière. C’est un tour de la maison mais ce n’est pas un simple regard en arrière. C’est un album d’aujourd’hui puisque je propose des nouveaux titres et je montre une grande partie de mes influences musicales d’une autre manière, avec des interprétations différentes.

On retrouve des duos avec des invités prestigieux. Pourquoi avoir fait appel à eux ?

C’est ma façon de revisiter les titres. Je me disais, tiens je verrais bien tel ou tel chanteur m’accompagner sur telle ou telle chanson. Beaucoup font un pas de côté. Je fais chanter Francis Cabrel en occitan, Fatoumata Diawara avec quelques passages en breton. J’ai fait chanter les Frères Morvan des titres en dehors de leur répertoire. Pour la première fois, le corse entre dans mes albums. On retrouve également Carlos Núñez, Murray Head, Yann Tiersen, Dan Ar Braz, etc. Je chante pour la première fois en Gallois. Il y a une douzaine de langues. Il y a beaucoup de premières fois.

Difficile de définir votre style de musique dans cet album. Il y a beaucoup de genres différents.

Je n’ai jamais pu choisir de genre musical, tout m’intéresse, je n’ai aucun a priori sur une forme musicale, un instrument. Il y a toujours cette racine bretonne au centre et puis les influences de tous les instruments, tous les genres, toutes les époques. Je fais par exemple un remix electro d’un titre. Je le fais naturellement. Tout le monde peut se retrouver dans cet album avec du classique, du chant a cappella, il y a de tout. C’est avant tout de la musique actuelle.

Comment avez-vous travaillé avec tous ces artistes ?

J’ai passé beaucoup de temps. Il y a eu des enregistrements à différents endroits du monde. Certains ont été réalisés sans moi mais avec des gens de confiance. Ce sont des rencontres au-delà du temps et de l’espace. La technologie m’a toujours fascinée, je l’ai utilisée pour mon album.

Quels sont vos projets désormais ?

Je suis en tournée. J’étais en Allemagne en septembre, à Plomeur la semaine dernière. Là je vais près de Toulouse, à Lille, en Charentes, en Espagne, à la Cigale à Paris et ça va continuer. Je travaille actuellement pour revisiter ma symphonie celtique, 40 ans après.

Vous étiez au village départ de la Route du Rhum. Qu’est ce que vous inspire cette course ?

Je la suis depuis le début. Déjà parce qu’elle part de Bretagne, donc ça me parle. J’aime cette Bretagne tournée vers l’océan, en l’occurrence vers les Caraïbes. Elle représente ce lien des Bretons avec le reste du monde, cette liberté. C’est ce que je ressens et que j’essaie d’exprimer à ma façon avec les musiques.