Bienvenue sur le blog Source Celtique #2 - Blog hommage, à Alan Stivell Cochevelou, retour sur les chemins de terre d'un Barde Breton..."kentoc'h mervel eget em zaotra"
Publié le 2 Décembre 2021
par Source Celtique #2
dansInfos, Musiques
La Région Bretagne, le Comité Bro Gozh ma Zadoù et Coop Breizh s’associent aujourd’hui pour offrir aux amoureux de la Bretagne une nouvelle orchestration du Bro Gozh !
Indissociable du patrimoine culturel breton et de son identité, le Bro gozh ma Zadoù (en breton vieux pays de mes pères) vient d’être revisité, grâce au partenariat qui s’est bâti entre la Région, Coop Breizh et le Comité Bro gozh ma Zadoù. Ensemble, ils ont accompagné la création d’une nouvelle orchestration par la compositrice et orchestratrice bretonne Frédérique Lory, afin d’en proposer une version accessible au plus grand nombre.
Les solistes bretons Gilles Servat, Aziliz Manrow et l’Orchestre national de Bretagne ont enregistré plusieurs versions du Bro Gozh avec chœur et sonneurs, avec orchestre seul, avec ou sans chœur, bagads et sonneurs. Certaines sont adaptées pour le playback ou le karaoké, pour apprendre à chanter l’hymne ou pour qu’il puisse être repris en live, dans des stades ou sur des plateaux télé par d’autres chanteurs ou chanteuses.
Cette nouvelle version, largement diffusée et mis à disposition de nombreux acteurs, a été interprétée le 28 novembre sur la pelouse du stade du Moustoir par Gilles Servat et Aziliz Manrow en ouverture du derby Lorient-Rennes. La 15e journée du championnat de Ligue 1 de football est apparue comme une opportunité de faire découvrir aux 16 000 spectateurs présents ce morceau emblématique.
Découvrez le Bro Gozh Ma Zadoù interprété par l’Orchestre National de Bretagne, avec les voix des solistes Gilles Servat et Aziliz Manrow.
Publié le 27 Novembre 2021
par Source Celtique #2
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Retour aux sources, ce mercredi 3 novembre 2021, pour Alan Stivell. Le célèbre chanteur et musicien breton a fait une visite surprise à la médiathèque du Sourn (Morbihan), près de Pontivy, ville où reposent ses grands-parents paternels.
Une surprise, mais pas tout à fait un hasard : l’interprète de Tri martolod est venu admirer le travail titanesque, commencé il y a trois ans et toujours en cours, de son ami Gérard Le Gallic.
Ce mercredi 3 novembre 2021, Alan Stivell a fait une visite surprise à la médiathèque du Sourn (Morbihan). Le chanteur et musicien breton est venu admirer le travail titanesque de recherche historique et généalogique, commencé il y a trois ans et toujours en cours, de son ami Gérard Le Gallic. Il a été reçu par Jean-Jacques Videlo, maire, et Marielle Durand, responsable de la médiathèque. | OUEST-FRANCE
La harpe et l’histoire
Retraité, Gérard Le Gallic est en train de créer une carte interactive de la commune de 2 100 habitants, avec des photos anciennes et des indications précieuses sur les petites anecdotes et la grande histoire du Sourn.
Faut-il maintenir l'enseignement immersif des langues régionales ?
Amateur de généalogie et de langue bretonne, Alan Stivell s’est montré très intéressé par les trouvailles de Gérard Le Gallic. Lequel a modestement dit avoir commencé ses recherches et sa longue collecte par jeu. C’est comme la harpe, finalement !, lui a facétieusement répondu son ami, bien placé pour savoir que l’apprentissage de cet instrument n’a rien de rapide, ni de facile…
La harpe et l’histoire
Retraité, Gérard Le Gallic est en train de créer une carte interactive de la commune de 2 100 habitants, avec des photos anciennes et des indications précieuses sur les petites anecdotes et la grande histoire du Sourn.
Faut-il maintenir l'enseignement immersif des langues régionales ?
Amateur de généalogie et de langue bretonne, Alan Stivell s’est montré très intéressé par les trouvailles de Gérard Le Gallic. Lequel a modestement dit avoir commencé ses recherches et sa longue collecte par jeu. C’est comme la harpe, finalement !, lui a facétieusement répondu son ami, bien placé pour savoir que l’apprentissage de cet instrument n’a rien de rapide, ni de facile…
Amzer-lenn / Temps de lecture : 13 minQ uel breton n'a pas eu une discussion autour d'un verre avec de bons amis, une discussion enflammée quand l'un d'entre eux s'est mis à dire que parler breto...
Publié le 24 Novembre 2021
par Source Celtique #2
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Le 6 décembre 1921, le Traité de Londres mit fin à la guerre d’indépendance irlandaise contre l’empire britannique, après cinq années sanglantes qui avaient débuté le 24 avril 1916 lors de l’insurrection héroïque de Pâques à Dublin. En 1919, Michael Collins créera l’IRA et prendra une part déterminante à la signature de ce traité qui allait conduire à la partition de l’île, avec d’un côté, la République d’Irlande et de l’autre, l’Irlande du Nord à majorité protestante, province restée sous contrôle britannique.
La ville de Derry (Londonderry) : le quartier Bogside, bastion catholique républicain, fief de l’IRA. Il s’agit d’un lieu important du conflit nord-irlandais et célèbre pour le « Bloody Sunday », manifestation pacifiste pendant laquelle 14 personnes dont 7 adolescents ont été tués par des soldats de l’armée britannique. | ARCHIVES FRANCK DUBRAY
« La frontière irlandaise a cent ans »
« Le 6 décembre 1921, le Traité de Londres mit fin à la guerre d’indépendance irlandaise contre l’empire britannique, après cinq années sanglantes. » Pour l’écrivain Bernard Berrou, « la solution idéale dans les prochaines années serait une Irlande toute entière unifiée. »
Le 6 décembre 1921, le Traité de Londres mit fin à la guerre d’indépendance irlandaise contre l’empire britannique, après cinq années sanglantes qui avaient débuté le 24 avril 1916 lors de l’insurrection héroïque de Pâques à Dublin. En 1919, Michael Collins créera l’IRA et prendra une part déterminante à la signature de ce traité qui allait conduire à la partition de l’île, avec d’un côté, la République d’Irlande et de l’autre, l’Irlande du Nord à majorité protestante, province restée sous contrôle britannique.
Une frontière arbitraire de cinq cents kilomètres
Une frontière arbitraire de cinq cents kilomètres à travers collines, bois, lacs et rivières, fut tracée à la hâte, et provisoirement. Elle correspondait aux limites des comtés établies au XVIIe siècle en fonction des servitudes de l’époque. Cette frontière contestée ne fut jamais redessinée par la suite. En 1983, Margaret Thatcher avait émis l’idée de revoir son tracé sinueux pour mieux la contrôler en l’adaptant au réseau routier actuel, tout en refoulant dans la République le plus grand nombre de catholiques. Le projet demeura lettre morte.
Un découpage qui fut l’une des raisons du conflit de 1968
Tout en méandres et en détours ubuesques, avec plus de trois cents points de passage dénombrés, la frontière a enclavé en Irlande du Nord des villes à majorité catholique comme Derry ou Strabane. Elle divise en deux des villages comme ceux de Belleek et de Pettigo, et coupe même des maisons ou des corps de ferme. Elle est souvent matérialisée par des marques discrètes sur des vieux ponts au cœur des villages comme à Clady ou à Pettigo. Ce découpage fut l’une des raisons du conflit qui éclata en 1968, et opposa durant trente ans les républicains catholiques de l’IRA aux loyalistes protestants soutenus par l’armée anglaise. Ce qui fut appelé par euphémisme Troubles fit 3 500 morts jusqu’à la signature de l’accord de paix dit du Vendredi saint le 10 avril 1998.
Au cours des trente années de conflit, l’armée britannique n’avait pu empêcher l’IRA de franchir cette frontière poreuse, que ce soit pour livrer des armes, organiser des attentats ou échapper aux poursuites. Les frontaliers de Lifford, de Garrison, de Blacklion se souviennent des contrôles musclés aux check-points par l’armée britannique, des heures d’attente, des fouilles outrancières. Ils n’ont pas oublié le cauchemar des voitures piégées, les blocs de béton barrant les routes, le bruit des hélicoptères rasant les toits.
30 000 personnes la franchissent chaque jour
Pendant la nuit, les habitants des villages se groupaient pour repousser les obstacles de béton avec des tracteurs, afin de rouvrir les petites routes classées non approved. À une trentaine de kilomètres de Derry, le pont de la petite ville de Clady fut endommagé plusieurs fois par des bombes dans les années 80. Il avait la réputation d’être l’un des plus surveillés et le plus dangereux de la région, tout comme celui de Lifford, la ville voisine. La frontière irlandaise fut le théâtre de drames collatéraux, de tirs meurtriers de snipers, de bavures.
La solution idéale, une Irlande tout entière unifiée
La frontière a été complètement démilitarisée en 2006 et est devenue aujourd’hui invisible. 30 000 personnes la franchissent chaque jour. Mais le Brexit est venu lui conférer une actualité aussi imprévue que soudaine. Depuis le Brexit, cette frontière terrestre demeurée ouverte, ne sépare que virtuellement le Royaume-Uni de l’Irlande du sud, et par conséquent le Royaume-Uni de l’Europe et du reste du monde. La hantise qu’elle puisse logiquement se refermer est présente dans les esprits. La volonté exprimée par les partisans du Brexit de restaurer une identité britannique forte, celle de se protéger des flux migratoires européens, la personnalité imprévisible et fantasque de Boris Johnson, prompt à des volte-faces, ne sont pas faits pour garantir à cette frontière une libre circulation définitive.
La solution idéale dans les prochaines années serait une Irlande tout entière unifiée, complètement indépendante du Royaume-Uni. Ce serait un effet collatéral positif du Brexit que n’excluent ni les responsables politiques ni les groupes de réflexion sur le sujet.
Publié le 9 Novembre 2021
par Source Celtique #2
dansInfos
Il faudra encore patienter deux ou trois mois avant de connaître les résultats des analyses comparatives des ADN du loup retrouvé mort à Saint-Brevin le 15 octobre et du loup de Jard-sur-Mer.
Un loup photographié en pleine nuit en Bretagne. | PHOTO ILLUSTRATION ODL
Régis Gallais le reconnaît : Les investigations sur le cadavre de loup retrouvé à Saint-Brevin le 15 octobre n’ont pas beaucoup avancé. Conservateur de la Réserve naturelle nationale de la baie de L’Aiguillon (Vendée), il est le référent régional pour les Pays de la Loire du réseau Loup mis en place par l’Office français de la biodiversité pour suivre la dispersion de l’animal. Il faut que nous mettions en place le protocole », explique le fonctionnaire.
Faire parler la génétique
Une autopsie du cadavre va être demandée ainsi que des analyses ADN auprès du laboratoire lyonnais Antagene. Mais, prévient-il, ça va prendre quelques mois. Il n’y a pas d’urgence. Il faut compter deux à trois mois car nous regroupons les demandes. Seule certitude pour le moment : On est bien sur un loup. Il s’agit d’un mâle, affirme Régis Gallais.Un loup gris commun de l’espèce canis lupus lupus. « Il a vraisemblablement été percuté par un véhicule.
Le spécialiste de l’OFB estime l’âge de l’animal à deux ou trois ans. C’est assurément un jeune individu. Il vient forcément du massif alpin, c’est-à-dire la zone où le loup se reproduit en France.
Régis Gallais reste toutefois prudent sur l’éventualité d’être en présence du loup repéré dans la région de Jard-sur-Mer (Vendée). Seule la génétique nous permettra de savoir s’il s’agit de cet individu. Nous avons son ADN grâce à un excrément que nous avons récolté et qui est partie à l’analyse. On verra si son ADN concorde avec celui prélevé sur le cadavre de Saint-Brevin. Mais encore faut-il que la crotte ne soit pas trop altérée.
En attendant d’en savoir plus, Régis Gallois assure être surpris par la présence de ce loup sur la côte : Plus on est loin de la zone de reproduction de l’espèce, moins on a de chance d’observer un individu.
Le dernier loup traqué en 1881
Comme le soulignait la préfecture, le 29 octobre, la présence du loup en Loire-Atlantique est une première depuis un siècle. Le dernier loup chassé à courre a été tué le 20 novembre 1881 à l’issue d’une traque de sept heures qui a mené les chasseurs, la meute de chiens et le loup de Derval à Rennes, via Lusanger, la forêt de Domenech, Sion-les-Mines, Teillay, Châteaugiron et enfin la forêt de Rennes. Soit plus de 70 km. Dans la lutte, le chef de meute a été égorgé par le loup. Son maître a immortalisé la scène en faisant naturaliser les deux animaux dans leur lutte à mort.
Publié le 3 Novembre 2021
par Source Celtique #2
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Le 31 octobre c'est le jour d'Halloween, le temps où les enfants en profitent pour se déguiser et frapper aux portes pour collecter des bonbons. Bien que cette fête vienne d'Irlande, on retrouve en Bretagne des pratiques anciennes assez similaires selon l'ethnologue Fañch Postic.
Le 31 octobre c'est Halloween, un jour où l'on aime se déguiser, se faire peur. Cette fête prend ses origines dans les pays celtiques comme l'Irlande. Là-bas, on célèbrait Samain, ce passage entre la fin de l'année et l'entrée dans une nouvelle année. Durant cette nuit, les Celtes pensaient que les frontières entre les vivants et les morts s'ouvraient.
En Bretagne, des traditions similaires ont existé. Fañch Postic, ethnologue et spécialiste des pratiques populaires celtiques. Il a recueilli plus de 150 témoignages principalement dans le Finistère. Il évoque ces ressemblances, jusque dans la taille des légumes pour les décorations. "Dans la tradition bretonne au XIXème siècle, on avait l'habitude d'utiliser des betteraves fourragères ou des navets qu'on creusait, dans lesquels on mettait des bougies. C'était surtout les jeunes qui faisaient cela pour faire peur. Ils attendaient les jeunes filles à un carrefour ou à une entrée de champ pour les effrayer à la nuit tombée".
Des chants de la Toussaint, de ferme en ferme
Comme pour Halloween, des groupes d'adultes allaient de maison en maison, de ferme en ferme, dans tout le sud de la Bretagne, de l'île de Sein jusqu'au pays vannetais. "Ils allaient chanter des cantiques, des chants de la Toussaint en pleine nuit, des chants assez terrifiants. On les faisait rentrer dans les maisons, on leur donnait de quoi manger. Une crêpe les attendait parfois et de l'argent, pour faire dire des messes pour les morts par la suite".
En Bretagne, il y a une familiarité avec le monde des défunts
Fañch Postic
D'autres points communs avec cette tradition celte apparaissent dans le Finistère. A commencer par le calendrier : deux saisons au lieu de quatre. La période claire qui commence le 1er mai et la période sombre qui commence le 1er novembre. C'est à ce moment qu'une porte s'ouvre vers l'au-delà. "La Toussaint c'est le moment où le monde des vivants et celui des morts 'an anaon' (les âmes, les morts ou les trépassés) communiquent. Les portes sont ouvertes pendant un certain temps. Les vivants peuvent aller voir de l'autre côté ce qu'il se passe, à leurs risques et périls. Et les défunts et autres êtres fantastiques peuvent venir dans le monde des vivants avec des intentions pas toujours louables. Donc il faut faire attention, ce sont des moments un peu dangereux".
Si vous voulez en savoir plus, Fañch Postic recommande la lecture d'un grand classique de la littérature bretonne "La légende de la mort", d'Anatole Le Braz.
Publié le 1 Novembre 2021
par Source Celtique #2
dansVidéos, Infos, Whisky
Les dirigeants du monde entier réunis à Glasgow pour la COP26 auront ces jours-ci l'occasion, pour ceux qui le souhaitent, de déguster les plus célèbres whiskies écossais.
L'un des plus prestigieux producteurs de whisky d'Écosse a cherché un moyen de réduire son empreinte carbone.
En 2018, la distillerie a abandonné les combustibles fossiles et s'est tournée vers un biocarburant à base d'huile de colza.
Callum Rew, directeur de la distillerie Oban : "On a obtenu un carburant de transition pour être neutre en carbone plus rapidement. Et on l'est depuis fin 2020. On voulait être les premiers à essayer de faire quelque chose et que les autres distilleries puissent en profiter. Le biocarburant était de nouveau et on voulait l'essayer, le tester. Ici, à Oban, nous sommes une petite distillerie, alors c'est peut-être plus facile d'essayer et de l'intégrer ici dans un premier temps."
Distiller du whisky peut avoir des conséquences sur l'environnement.
Le brassage nécessite à lui seul beaucoup d'énergie, sans compter le transport des bouteilles à travers le monde.
L'industrie a pris des mesures pour réduire cet impact environnemental.
Selon la Scotch Whisky Association, depuis 2009, les émissions de gaz à effet de serre ont diminué de 34 %.
Karen Betts, directrice générale de la Scotch Whisky Association : "C'est très important d'être une industrie durable dès à présent. Avec de la collaboration, de l'innovation, de l'investissement, de l'ingéniosité et un peu de temps, on peut y arriver d'ici 2040 et nous devons absolument le faire."
L'objectif zéro carbone en 2040 pour l'industrie du whisky écossais, c'est dix ans plus tôt que l'ambition globale que s'est fixée le gouvernement britannique.
Publié le 28 Octobre 2021
par Source Celtique #2
dansInfos
North Ronaldsay (Orkney) (Royaume-Uni) - A North Ronaldsay, minuscule île au large de l'Ecosse, les milliers de moutons ne se nourrissent que d'algues pendant l'hiver. Un régime unique qui d'après les climatologues réduit leurs émissions de méthane et pourrait aider à limiter la pollution de l'élevage.
Des moutons se nourrissent d'algues, sur l'île de North Ronaldsay, le 7 septembre 2021 au large de l'Ecosse afp.com/Adrian DENN
Une soixantaine de personnes vivent dans cette île de cinq kilomètres de long seulement, réserve naturelle entourée de plages rocailleuses aux eaux turquoises.
Sur ce petit périmètre, il leur fallait jadis cultiver des légumes et nourrir quelques bovins. "Il n'y avait pas de place pour les moutons", raconte à l'AFP Scott Sinclair, agriculteur retraité et "personne âgée à plein temps", plaisante-t-il, qui a passé toute sa vie dans l'île.
Pour les canaliser hors des routes et jardins, les habitants ont construit il y a plusieurs siècle des clôtures en pierres.
Coincés au bord des plages, les moutons à l'épaisse toison brune, beige ou noire ont appris à brouter ce qui leur tombait sous les sabots, à savoir des algues.
S'ils ont encore de l'herbe à leur disposition pendant les mois d'été, à partir d'octobre, c'est leur seule option pour survivre jusqu'au printemps suivant.
D'autres animaux, y compris les poneys de l'archipel voisin des Shetland, ou des biches près des côtes écossaises, mangent aussi des algues, mais pour les chercheurs, leur consommation exclusive par les moutons de North Ronaldsay est unique au monde.
A 500 kilomètres plus au sud, à Dundee, à l'Est de l'Ecosse, Gordon McDougall, chercheur en science de l'environnement et en biochimie de l'institut James Hutton, explique que cela fait 20 ans que les scientifiques scrutent le régime des moutons des Orcades, l'archipel dont fait partie North Ronaldsay.
- Comme des spaghettis -
A l'heure de l'urgence climatique et à quelques jours du lancement de la conférence internationale COP26 à Glasgow, ce cas d'école pourrait changer la donne en matière d'élevage, l'une des industries les plus polluantes aux monde.
En cause: les flatulences des animaux qui émettent du méthane. Un problème qui peut sembler vain ou saugrenu, mais pourtant crucial: le méthane est un gaz à effet de serre environ 30 fois plus puissant que le CO2, et vu la taille de l'industrie de la viande, c'est une question prioritaire pour les climatologues.
"Il y a différents composants dans les algues qui interfèrent avec le processus dont le méthane est fabriqué par les bactéries qui sont dans l'estomac des animaux", détaille M. McDougall.
A l'autre bout du monde, des chercheurs de l'université californienne UC Davis suivent la même piste que leurs homologues écossais.
Dans une étude publiée en mars sur le site de l'institution, ils soulignent qu'"un peu d'algues dans l'alimentation du bétail pourrait réduire les émissions de méthane des boeufs de jusqu'à 82%".
David Beattie, un autre chercheur de l'institut James Hutton en Ecosse, souligne qu'il y a "vraiment un gros mouvement au sein de l'industrie pour tenter de réduire l'empreinte climatique (...) Et je pense que les algues peuvent y contribuer".
Il ne s'agit pas forcément de proposer un régime 100% à base d'algues comme celui des moutons de North Ronaldsay, mais plutôt d'un complément à l'alimentation traditionnelle bovine ou ovine.
Les algues ne sont en effet pas disponibles pour l'instant en quantités suffisantes pour alimenter assez de bétail, note M. McDougall, ajoutant que prélever trop d'algues pourrait également avoir des effets nocifs sur les écosystèmes.
Mais cette bonne source de minéraux, vitamines et et oméga pourrait remplacer en partie notamment le soja, produit à l'autre bout du monde et souvent au prix d'une déforestation dévastatrice pour le climat.
"Nous devons absolument prouver: quel type d'algue est le meilleur, quelle quantité il faut donner pour avoir l'effet optimal. Après, on peut monter en puissance à une échelle qui aurait un impact sur toute l'industrie agricole britannique", conclut Gordon McDougall.
A les voir avaler les plantes marines comme s'il s'agissait de délicieux spaghettis, on dirait que les moutons dodus de North Ronaldsay, pour leur part, ne s'en plaignent pas.
Publié le 28 Octobre 2021
par Source Celtique #2
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(capture d'écran)
Des milliers de moutons vivent sur l’île de North Ronaldsay, en Écosse (Royaume-Uni). Au XIXe siècle, les hommes ont construit un mur pour les empêcher d’accéder à l’herbe à l’intérieur de l’île. Mais les ovins se sont adaptés et ont subsisté en se nourrissant d’algues sur la plage. Ils broutent à marée basse et ruminent à marée haute.
North Ronaldsay est l’île la plus au nord de l’archipel des Orcades, en Écosse.
Dans les années 1830, les habitants de North Ronaldsay, l’île la plus septentrionale des Orcades, l’archipel au large de la côte nord de l’Écosse, a dû faire face à l’effondrement de l’industrie du varech, ce mélange d’algues laissé par la marée. Toute l’économie insulaire était à repenser. Les hommes ont dû se tourner vers l’agriculture et l’intérieur des terres.
Mais pour exploiter l’intérieur de l’île, il fallait en éloigner les moutons, nombreux à peupler cette petite île de seulement 7 kilomètres carrés. Les insulaires ont donc bâti un grand mur d’enceinte, de 2 mètres de haut, long de 19 kilomètres, faisant le tour de l’île, pour contraindre les animaux à rester sur le littoral.
Les habitants de North Ronaldsay ont peu à peu déserté l’île, au fil des décennies, passant de 500 résidents lors de la construction du mur à une cinquantaine seulement aujourd’hui. Les moutons, eux, sont restés.
Leur système digestif s’est adapté
Ce troupeau sauvage, livré à lui-même sur son bout de plage, a dû se nourrir, sans avoir accès à l’herbe à l’intérieur des terres. Il s’est donc tourné vers l’unique organisme se rapprochant de végétaux auquel il avait accès : les algues.
Génération après génération, cette race de moutons à queue courte a réussi l’étonnant tour de force de s’adapter à ce changement d’environnement. Au point de se nourrir désormais presque exclusivement d’algues, qui ne faisaient pourtant pas partie de son régime alimentaire auparavant.
Hormis l’iguane marin, originaire des îles Galapagos (Équateur), c’est le seul animal terrestre connu à avoir un tel régime.
Le système digestif des moutons de North Ronaldsay se serait en fait adapté, de même que leur organisme, qui n’assimile plus le cuivre de la même façon que chez les autres races d’ovins. Aujourd’hui, ces bêtes s’empoisonneraient désormais si elles devaient se nourrir majoritairement d’herbe, où le cuivre se trouve en grande quantité.
Les moutons se sont également adaptés au rythme de la mer. Ils broutent à marée basse, puis ruminent à marée haute, afin d’éviter de se retrouver bloqués.
Une large muraille de 2 mètres de haut a été bâtie en 1832, faisant tout le tour de l’île. (Photo : Wikimédia Commons)
La clé pour un élevage plus vert ?
Ce régime peu commun donnerait à leur viande une saveur particulière, en faisant une race particulièrement prisée. De la viande de mouton North Ronaldsay a ainsi été servie à la reine d’Angleterre lors de son jubilé de diamant. Cette viande pourrait aussi bientôt obtenir le statut d’indication géographique protégée (IGP) de l’Union européenne, comme le fromage Wensleydale et les pommes de terre royales de Jersey, rapporte la chaîne de télévision britannique BBC.
Mais ces étonnants moutons pourraient surtout offrir des clés pour imaginer une méthode d’élevage plus écologique. En effet, des études ont montré que le bétail ayant des algues dans son alimentation rejette beaucoup moins de méthane que les autres.
Les algues pourraient donc être une solution pour réduire l’empreinte carbone des troupeaux. Un effort indispensable quand on sait qu’une vache produit, en un an, presque autant de gaz à effet de serre qu’une voiture brûlant 1 000 litres d’essence.
Un coup de vent est attendu sur la Bretagne, la Normandie et les Hauts-de-France ce mercredi. Les rafales couplées à des coefficients de marée importants pourraient engendrer une forte houle. Ne...