Bienvenue sur le blog Source Celtique #2 - Blog hommage, à Alan Stivell Cochevelou, retour sur les chemins de terre d'un Barde Breton..."kentoc'h mervel eget em zaotra"
L'été, période où la nidification des oiseaux bat son plein, voit les populations de courlis cendrés diminuer - une aubaine pour les lézards vivipares, d'ordinaire visés par ces petits écha...
Découvrez l'offre VOD-DVD de la boutique ARTE Dernière escale avant l'Amérique, Ouessant est surnommée "le bout du monde". Un documentaire au souffle poétique sur cette île du Finistère ...
Ils ne parlent pas mais s'épient. Depuis plusieurs semaines, les pêcheurs du Finistère et les membres de Sea Sheperd sont en conflit. Motif des altercations ? Les captures accidentelles de dauphins
La bouteille vieille de 78 ans de The Red Collection | Crédit photo : Macallan Lors d'une annonce-choc, Macallan a dévoilé une toute nouvelle série de 6 whiskys différents, baptisée The Red ...
Publié le 19 Octobre 2020
par Source Celtique #2
dansInfos
Les archives d’Ille-et-Vilaine à Rennes, font revivre la catastrophe du pétrolier Amoco Cadiz à travers des planches de la BD Bleu pétrole, scénarisée par la petite-fille d’Alphonse Arzel, maire de Ploudalmézeau à l’époque. Elles exposent aussi d’abondants extraits de journaux papiers et télévisés.
L’exposition « Bleu pétrole, le scandale Amoco » expose des planches originales de la BD « Bleu pétrole » de Gwenola Morizur et Fanny Montgermont. | FANNY MONTGERMONT
Elles étaient présentes, toutes les trois, les filles d’Alphonse Arzel à l’inauguration de l’exposition « Bleu pétrole, le scandale de l’Amoco » aux archives départementales d’Ille-et-Vilaine, à Rennes. La famille d’Alphonse Arzel, alors maire de Ploudalmézeau (Finistère), a vécu la catastrophe écologique aux premières loges. C’est Alphonse Arzel qui mena la fronde des élus bretons contre la société Standard Oil, propriétaire du supertanker qui coula à 1,5 km des côtes bretonnes en mars 1978.
Gwenola Morizur, sa petite-fille, avait un an quand l'’élu breton râblé et ses homologues finistériens remontèrent en 1982 la 52e Rue à Chicago, ceints de leurs écharpes tricolores, en route pour le tribunal. C’est l’une des photos phares de cette exposition qui n’en manque pas. « Partis la fleur au fusil, ils sont sentis tout petit en vérité, face à l’armada d’avocats défendant la Standard oil of Indiana propriétaire du supertanker pollueur », rapporte Gwenola Morizur qui a recueilli les souvenirs de son grand-père pour sa BD Bleu pétrole ( Bamboo éditions) réalisée avec la dessinatrice Fanny Montgermont. Mais c’était bien dans le caractère d’Alphonse, c’était un incroyable optimiste capable de fédérer tous ces maires par-delà les clivages politiques. Un vrai paysan du Léon, avec son accent et sa joie de vivre. Il adorait raconter ces moments épiques face à des interlocuteurs parlant anglais, dont il ne parlait pas un mot. »
Photo du nettoyage bénévole parue dans Ouest-France le 31 mars 1978. | OUEST-FRANCE
Contre toute attente ce fut la victoire du pot de terre contre le pot de fer : le syndicat mixte pour la protection et la conservation du littoral du Nord Est de la Bretagne gagna son procès contre le géant américain. Mais pour obtenir des indemnités, la bataille judiciaire dura au total quatorze ans.
Les archives télévisées de la catastrophe Amoco sont à visionner sur les bornes de L’exposition « Bleu pétrole, le scandale Amoco » aux Archives départementale d’Ille-et-Vilaine. | OUEST-FRANCE
C’est le présentateur Roger Gicquel, à travers un poste télévisé des années 70, qui accueille les visiteurs de l’exposition. « Ce fut le premier scandale écologique ultra-médiatisé », souligne Charlotte Sarrazin, chargée de l’action éducative et culturelle aux archives départementales. Les Unes et photos d’Ouest-France et du Télégramme, côtoient les planches de la BD Bleu pétrole, qui raconte le scandale à travers la famille de Léon, maire de Ploudalmézeau. Toute ressemblance avec la réalité n’est pas fortuite.
Une d’Ouest-France des 17 et 18 mars 1978. | OUEST-FRANCE
Les dessins originaux permettent de raconter de manière plus intime la sidération des habitants à la découverte des plages noires de pétrole, dans un silence de mort. « Tous les oiseaux qui avaient réussi à échapper à la masse visqueuse avaient fui », rappelle Charlotte Sarrazin. De nombreuses bornes permettent de visionner des vidéos du scandale, comme celle d’un oiseau qui tente de s’envoler, piégé par le mazout, qui fit le tour du monde. Ou cette manifestation à Brest qui rassembla 25 000 personnes, pêcheurs et écologistes confondus. « C’est fou ce que l’Amoco a marqué les gens. Lors de notre dédicace à Ploudalmézeau, ils sont venus très nombreux en témoigner. »
Dessin dans Ouest-France les 29 et 30 juillet 1978. | OUEST-FRANCE
Des mesures furent prises à l’issue de la catastrophe : mise en place d’une surveillance efficace du rail d’Ouessant par le Cross Corsen, système de balisage des bateaux, remorquage obligatoire en cas d’avarie sérieuse. « Mais lors du naufrage de l’Erika, en 1999, on s’est aperçu que la protection des côtes faisait encore trop appel à l’improvisation : des compétences scientifiques n’avaient pas été financées durablement, la clinique des oiseaux n’existait plus..»
La mémoire des catastrophes a une fâcheuse tendance à s’effacer. Cette exposition n’en est que plus nécessaire.
Jusqu’au 8 janvier aux archives départementales d’Ille-et-Vilaine à Rennes Beauregard. Ouverture exceptionnelle le dimanche 18 octobre de 14 h à 18 h.