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Bienvenue sur le blog Source Celtique #2 - Blog hommage, à Alan Stivell Cochevelou, retour sur les chemins de terre d'un Barde Breton..."kentoc'h mervel eget em zaotra"

Sur cette petite île écossaise, les moutons se nourrissent d’algues (Ouestfrance.fr / 03.01.20)

Publié le 28 Octobre 2021 par Source Celtique #2 in Infos

(capture d'écran)

(capture d'écran)

Des milliers de moutons vivent sur l’île de North Ronaldsay, en Écosse (Royaume-Uni). Au XIXe siècle, les hommes ont construit un mur pour les empêcher d’accéder à l’herbe à l’intérieur de l’île. Mais les ovins se sont adaptés et ont subsisté en se nourrissant d’algues sur la plage. Ils broutent à marée basse et ruminent à marée haute.

North Ronaldsay est l’île la plus au nord de l’archipel des Orcades, en Écosse.

 

Dans les années 1830, les habitants de North Ronaldsay, l’île la plus septentrionale des Orcades, l’archipel au large de la côte nord de l’Écosse, a dû faire face à l’effondrement de l’industrie du varech, ce mélange d’algues laissé par la marée. Toute l’économie insulaire était à repenser. Les hommes ont dû se tourner vers l’agriculture et l’intérieur des terres.

Mais pour exploiter l’intérieur de l’île, il fallait en éloigner les moutons, nombreux à peupler cette petite île de seulement 7 kilomètres carrés. Les insulaires ont donc bâti un grand mur d’enceinte, de 2 mètres de haut, long de 19 kilomètres, faisant le tour de l’île, pour contraindre les animaux à rester sur le littoral.

Les habitants de North Ronaldsay ont peu à peu déserté l’île, au fil des décennies, passant de 500 résidents lors de la construction du mur à une cinquantaine seulement aujourd’hui. Les moutons, eux, sont restés.

Leur système digestif s’est adapté

Ce troupeau sauvage, livré à lui-même sur son bout de plage, a dû se nourrir, sans avoir accès à l’herbe à l’intérieur des terres. Il s’est donc tourné vers l’unique organisme se rapprochant de végétaux auquel il avait accès : les algues.

Génération après génération, cette race de moutons à queue courte a réussi l’étonnant tour de force de s’adapter à ce changement d’environnement. Au point de se nourrir désormais presque exclusivement d’algues, qui ne faisaient pourtant pas partie de son régime alimentaire auparavant.

Hormis l’iguane marin, originaire des îles Galapagos (Équateur), c’est le seul animal terrestre connu à avoir un tel régime.

Le système digestif des moutons de North Ronaldsay se serait en fait adapté, de même que leur organisme, qui n’assimile plus le cuivre de la même façon que chez les autres races d’ovins. Aujourd’hui, ces bêtes s’empoisonneraient désormais si elles devaient se nourrir majoritairement d’herbe, où le cuivre se trouve en grande quantité.

Les moutons se sont également adaptés au rythme de la mer. Ils broutent à marée basse, puis ruminent à marée haute, afin d’éviter de se retrouver bloqués.

Une large muraille de 2 mètres de haut a été bâtie en 1832, faisant tout le tour de l’île. (Photo : Wikimédia Commons)

 

La clé pour un élevage plus vert ?

Ce régime peu commun donnerait à leur viande une saveur particulière, en faisant une race particulièrement prisée. De la viande de mouton North Ronaldsay a ainsi été servie à la reine d’Angleterre lors de son jubilé de diamant. Cette viande pourrait aussi bientôt obtenir le statut d’indication géographique protégée (IGP) de l’Union européenne, comme le fromage Wensleydale et les pommes de terre royales de Jersey, rapporte la chaîne de télévision britannique BBC.

Mais ces étonnants moutons pourraient surtout offrir des clés pour imaginer une méthode d’élevage plus écologique. En effet, des études ont montré que le bétail ayant des algues dans son alimentation rejette beaucoup moins de méthane que les autres.

Les algues pourraient donc être une solution pour réduire l’empreinte carbone des troupeaux. Un effort indispensable quand on sait qu’une vache produit, en un an, presque autant de gaz à effet de serre qu’une voiture brûlant 1 000 litres d’essence.

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