La disparition du chanteur breton, mort samedi à l’âge de 61 ans, suscite de nombreuses réactions. Elles saluent son talent d’artiste et son rôle de passeur de la culture orale bretonne.
■ Erik Marchand, qui a souvent chanté avec Yann-Fañch Kemener, salue son « vieux complice ».
De la langue bretonne, il était à mon sens l’un des meilleurs connaisseurs, croisant toujours la langue parlée, du centre Bretagne certes mais aussi des pays vannetais, aux formes littéraires orales anciennes ou écrites d’aujourd’hui.
Il a su lentement, subtilement, intégrer l’homosexualité, cachée sous les draps de cette même culture populaire du centre Bretagne, au monde nouveau qu’il fallait créer.
L’oralité fut sa bataille, écoutons-le, tant dans son art que dans ce choix. »
■ Alan Stivell a réagi dans un tweet au décès de Yann-Fañch Kemener : « Na pebezh koll, quelle perte ! Na kaer an den hag an arzhour. La personne et l’artiste rayonnant de beauté et de grâce. Kenavo Yann-Fañch ! »
■ Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères et ancien président de région : « Avec la disparition de Yann-Fañch Kemener, c’est une grande et magnifique voix qui s’éteint. Cet artiste passionné par le chant traditionnel breton, s’est consacré entièrement à la collecte et à la transmission de ce patrimoine culturel auquel il a redonné dignité. Son œuvre est prolifique, tant par les disques que par les ouvrages. Son influence est considérable et ses disciples nombreux. Il a été un grand artisan de la Bretagne. »
■ Loïg Chesnais-Girard, président du conseil régional de Bretagne, rend hommage à « une grande voix mais surtout un grand artiste. […] Son travail a permis de collecter ce qui fait notre histoire commune. Le jour venu, il a su transmettre, à son tour, en formant les chanteurs d’aujourd’hui et de demain. »
■ Tangi Louarn, président de Kevre Breizh, coordination culturelle de Bretagne : « Il a oeuvré pour le droit des Bretonnes et des Bretons a maintenir vivantes leur langue et leur culture comme il défendait aussi le droit de tous les peuples, leur diversité et leurs droits culturels. Il a été aussi le premier chargé de mission en Bretagne pour la langue et la culture bretonne au sein du conseil général du Finistère. »
■ Ronan Le Coadic, au nom du département de breton de l’université Rennes 2 : « Avec la mort de Yann-Fañch Kemener, la Bretagne perd non seulement une voix magnifique mais aussi le dépositaire et le passeur d’un inestimable trésor culturel, transmis de bouche à oreille ; les étudiants du diplôme d’études celtiques perdent un maître chaleureux et admiré, et les enseignants de breton de l’Université Rennes 2 pleurent un grand ami. Ra vezo skañv douar Breizh evitañ ! »
Les obsèques de Yann-Fañch Kemener seront célébrées mardi 19 mars, à 14 h 30, à la chapelle de Sainte-Tréphine (Côtes-d’Armor). Il reposera au cimetière de la commune.