À l'occasion d'une matinale spéciale en direct de Lampaul-Guimiliau (Finistère), Rebecca Manzoni, depuis Paris, nous raconte une histoire des tubes de musique bretonne. Ou presque.
Et ce numéro de Tubes & Co*_made in Breizh_ a tout son sens, sachant que la *Bretagne est la première région française à avoir imposé un tube national en langue régionale. C’était en 1972 et "Suite sudarmoricaine" d’Alan Stivell arrivait dans le top 5 des classements. Un succès qui a dû le faire doucement rigoler, Alan. Car malgré ce titre un peu précieux de "Suite sudarmoricaine", le morceau est une chanson paillarde. La France de Pompidou s’est donc mise à fredonner l’histoire d’un gars qui chope la vérole, sur un air traditionnel breton. Et Alan Stivell de chanter :
À l’hôpital, j’ai été envoyé. Sur une grande table j’ai été placé et ma grande queue a été coupée.
En ces années 1970, l’engouement général pour la musique folk profite à la Bretagne et Alan Stivell, puis Tri Yann, font des tubes en actualisant des airs traditionnels. Stivell modernise aussi la chanson "Tri Martolod" avec guitares, basse, batterie et harpe celtique cordée métal.
Au fond, avec ses tubes, Stivell poursuit la tradition de la transmission orale d’un patrimoine régional. Et la génération suivante l’a entendu, puisque 25 ans plus tard, le groupe Manau remet "Tri Martolod" au goût du jour avec "La Tribu de Dana". Si Alan Stivell avait amené la pop dans le folklore breton, en 1998, Manau le mélange au rap, ce qui n'est pas au goût de tout le monde.
Manau, ce sont des garçons de Seine-Saint-Denis d’origine bretonne, dont un qui déclarait au journal Libération en juillet 1998 :
Mon entourage est nord-africain. En fait, kabyle et celtique breton, c’est la même musique. Bombarde et flûte kabyle, c’est similaire.
Si Manau joue des clichés bretons avec druides et hydromel, la Bretagne est aussi la matrice des plus beaux textes de la chanson française.
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Trugarez à Glenn de France Bleu Armorique pour sa contribution à cette chronique.