Nolwenn Korbell, une chanteuse talentueuse de langue bretonne qui compose et chante sur des thèmes contemporains, a prononcé samedi à Carhaix, lors de la remise de son Collier d'Hermines dont elle est une des 4 lauréates 2016, un discours émouvant mettant des larmes aux yeux d'une foule de militants bretons engagés pour la sauvegarde d'une langue et d'un territoire ancestraux de plus en plus menacés.
Relevant des propos insultants du philosophe Michel Onfray, qui parle des langues régionales comme "d'un outil de fermeture sur soi, d'un dispositif tribal, machine de guerre anti-universelle..." (1), elle a lancé un cri d'alarme ancré dans sa propre expérience d'une langue maternelle devenue l'âme même de sa vie et de sa carrière.
Un cri du coeur rageur de Nolwenn, de toute son âme de Bretonne, fière comme sa crinière, fort comme sa colère.
L'espace Glenmor de Carhaix, si bien nommé, est alors entré en résonance et l'esprit du grand barde breton est remonté des entrailles de la terre, réchauffant le coeur de militants désabusés, victimes de tant de promesses trahies.
Philippe Argouarch
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